11. Ne pas crier VICTOIRE trop vite...
En juin, alors que je préparais ma reprise du travail, le 4ème scanner de contrôle va nous faire l'effet d'une gifle à laquelle on ne s'attendait pas. Il y a une petite image sur le foie et un ganglion lomboaortique qui prend le contraste. Mon radiologue masquant avec difficulté sa déception tentera de me rassurer en disant que c'est tout petit. Zaza, ma collègue lâchera un : "tu fais chier !".
Mon mari et moi nous regardons sans dire un mot. Je vais voir mon chef dans son bureau pour le tenir informé: "Bonne nouvelle pour toi, tu n'as pas à te prendre la tête avec mon planning car je ne reprend pas, on m'a trouvé d'autres méta". Lui aussi lâchera un "tu fais chier !"
Le retour à la maison est un peu plombé et il a un air de déja vu. Comme il y a un an et demi.
Dans la voiture je reçois un SMS de ma maman qui s'impatiente et souhaite connaitre le résultat du scanner. Je l'appelle, c'est plus simple pour tout lui expliquer.
Mon oncologue n'est pas inquiet. Il nous rassure et nous explique que ce n'est pas une rechute. C'est résiduel. La méta est petite et elle peut se retirer par chirurgie. Quand au ganglion, "il n'est pas très sexy" nous dit il. En d'autres termes ce n'est peut-être pas tumoral. Nous fixons un rendez-vous pour un pet-scan et nous revoyons ensuite pour déterminer la stratégique thérapeutique.
Le pet-scan confirmera les deux images. Mais rien de plus et nous nous y accrochons. Je rencontre mon chirurgien qui nous confirme que la métastase hépatique est périphérique donc facilement accessible. Quand au ganglion il fera un curage ganglionnaire. Il commencera par cœlioscopie pour voir les adhérences et les remaniements dûs aux opérations de l'année dernière, puis il ouvrira au niveau du nombril jusqu'au pelvis pour accéder aux ganglions. Il peut m'opérer courant juillet si mon oncologue est d'accord et après un passage en réunion de concertation pluridisciplinaire.