4-1ère chimio
Mon cancérologue, que je rencontre pour la première fois me demande ce qu'il m'arrive, histoire de voir ce que je sais de ma maladie, ce que j'ai compris... Parfois les patients arrivent à ce premier rendez-vous en ignorant qu'ils ont un cancer car les autres médecins ne leurs ont pas dit, et que les résultats d'analyses sont envoyés de médecin-à-médecin. Dans ce cas il s'agit d'une consultation "d'annonce". Moi, je suis très bien informée de ma situation et lui dresse un rapide état des lieux. Ces premiers mots sont : "C'est la guerre !"
Il m'explique le protocole de chimio qui m'attend, à savoir les trois mois de chimio pour me rendre opérable (les mêmes termes que mon chir), opération du foie, puis de nouveau trois mois de chimio. Il me prévient que je risque de perdre mes cheveux. Il me donne une ordonnance pour une perruque. Je vais tenter de faire de la résistance... Je ne suis pas prête.
Il m'informe également des effets secondaires graves : Les nausées et vomissements, les diarrhées, la fièvre. Il me prescrit pour chaque symptôme son antidote. Et des effets moins graves : Les aphtes, les boutons ... "Plus vous aurez de boutons plus je serais content" Les boutons, type acnés, indiquent que la chimio marche bien.
La veille de cette première chimio, je suis confiante et j'ai hâte de démarrer les hostilités : la guerre contre les métastases ! Je reçois un message sur mon téléphone portable. Il s'agit d'un message via "messenger", provenant d'un groupe que je ne connais pas : Les blondes ne comptent pas pour des prunes. Je me connecte à ce groupe et y découvre notre groupe d'amis (les anciens petits chanteurs de Saint Laurent). Il me faut plusieurs minutes pour comprendre : ils ont créé ce groupe pour me soutenir. Me voilà gonflée à bloc. Nous sommes une armée super puissante contre ces pauvres méta !!!
Mon mari et moi dormons la première nuit dans la chambre de ma fille aménagée spécialement pour moi, juste à coté de la salle de bain. Je place dans la table de nuit à côté du lit tous les médicaments d'urgence, des haricots en carton (pour vomir), et une réserve de gâteaux et de coca, au cas ou je ne pourrais pas me lever... Mais au bout de 4 jours nous regagnons notre chambre car rien ne s'est passé. Ni nausée, ni diarrhée, ni fièvre, ni fatigue...
Mon cancérologue avait oublié, après l'énoncé des effets secondaires et dire " OU PAS !". Et ce "OU PAS" sera notre devise.
Je m'inscris sur internet à une formation d'hypnothérapeute. Je souhaite qu'à la fin de ces mois de soin il me reste quelque chose de concret, de positif. Je veux faire travailler ma tête en vue de reprendre mon travail à l'hôpital. ( je l'obtiendrais le 10 septembre).