3-Pose du Port-à-cath
La pose d'un port-à-cath se fait au bloc opératoire, mais en ambulatoire (on rentre le matin et on sort dans l’après midi). Sous anesthésie light c'est à dire que l'on somnole et si on nous stimule, on est capable de répondre. Ce boitier servira à injecter la chimiothérapie pour ne pas abîmer les veines des bras. Il est disposé sous la peau et relié à un cathéter qui remonte dans le cou pour plonger dans la veine jugulaire (au niveau du pansement blanc).
La veille je tente de commander un taxi agréé sécurité sociale, mais on me répond que cela suffit de le réserver le jour même, 15 min avant. Malgré tout, 1 heure avant, le lendemain, je téléphone : "Rappelez dans 15 min il n'y en a pas de disponible". 15 min plus tard :"Rappelez dans 15 min il n'y en a pas de disponible".15 min plus tard :"Rappelez dans 15 min il n'y en a pas de disponible"... Je finis par prendre ma voiture. Le problème ce n'est pas d'y aller mais de revenir. Cela est interdit de conduire après une anesthésie. Mais je n'ai pas le choix sinon je vais être en retard et mon mari doit gérer les enfants.
A mon arrivée dans le service : Hôpital de jour, les collègues-copines sont là. Toutes gonflées à bloc, elles ont mangé du clown, des clowns !!! Je me douche à la bétadine et enfile la tenue de bloc. H. me colle un sparadrap au niveau de la clavicule droite, avec dessus : José for ever! Le prénom de mon chir... Tout le monde se mare !!! Moi je reste cool, je me dit que de toute façon je dormirai quand il découvrira l'inscription...
Arrivée au bloc, dans la petite salle d'attente avant de rentrer dans une des salle d'opération, je vois un anesthésiste que je connais. Il me salue et me demande ce qu'on va me faire. Lorsque je lui dit : pose d'un port-à-cath, il ne peut masquer son aberration. Il est choqué, il ne peut plus parler, il s'en va...
Le brancardier vient me chercher et me conduit en salle. J'y découvre une copine panseuse. Elle m'embrasse et m'informe que ce n'est pas elle qui travaille en salle aujourd'hui, mais qu'elle est mon accompagnatrice. Elle va rester avec moi pendant toute l'opération. Quel bonheur ! Quel privilège ! Je mesure ma chance : elle, et ma copine qui va s'occuper de la progression du cathéter par guidage radio ! Si je ne travaillais pas dans cet hôpital, je n'aurais jamais eu cette chance d'avoir des amies présentes, avant, pendant, et après l'opération.
Mon chirurgien arrive également et commence à dénouer ma tunique de bloc ( mince ... je ne dors pas !!! il va voir l'inscription !!! au secours!!!). En effet, rapidement il tombe sur le sparadrap et rigole. L'anesthésiste me pique et je pars dans les bras de Morphée.
La suite n'est pas raccontable : A savoir que l'anesthésie fait dire des choses que l'on ne dirait pas normalement. Des choses un peu tendentieuses... Merci aux copines d'avoir mis la main sur ma bouche avant que cela ne devienne trop HOT !!!